3 lauréats, 2 coups de cœur, 1 Grand Prix…
Tels ont été les ingrédients de la cérémonie 2023 organisée simultanément à Château-Salins (57), Longuyon (54), Saulxures (67) et Rouffach (68). Rétrospective !
La ferme de La Marchande du lycée agricole de Château-Salins a été déclarée Grand Prix 2023 à l’issue des votes des internautes et des membres du Comité de bassin. Une création Daum leur a été remise par Audrey Bardot, présidente du Comité de bassin.
Grand Prix 2023 / La ferme de la Marchande - Lycée agricole de Château-Salins
La ferme en polyculture-élevage du lycée agricole déploie depuis 6 ans une démarche globale guidée par la nécessité d’apporter des réponses aux enjeux de stockage carbone, de préservation des ressources en eau, d’alimentation locale de qualité et de renouvellement des générations. Concrètement, cela s’est traduit par l’augmentation des surfaces en herbe, passées de 54% à 85% avec la mise en place d’un pâturage tournant dynamique favorable à une production d’herbe en quantité et qualité et assurant une autonomie fourragère de l’exploitation. La plantation de haies, le développement de l’agroforesterie fruitière, la gestion de 175 ha en agriculture biologique, la réalisation de fauches tardives pour préserver le courlis cendré font également partie de la dynamique portée en faveur de la préservation de la biodiversité. En la matière, les observations réalisées démontrent une augmentation des insectes, des auxiliaires et une diversification de la flore.
Lauréat 2023 / Groupement de 5 collectivités haut-rhinoises
Les Communautés de communes Sud Alsace Largue et de la Région de Guebwiller, la communauté d’agglomération de Saint-Louis, Mulhouse Alsace Agglomération et Colmar Agglomération, ayant des habitudes de travail en commun, se sont penchés sur le dispositif des paiements pour services environnementaux aidant à rémunérer des pratiques agricoles vertueuses pour l’environnement, les paysages, la biodiversité, et économiquement viables. Ainsi sur chaque territoire, des zones d’actions prioritaires ont été ciblées, qu’il s’agisse des zones de captage d’eau potable ou des zones à enjeu d’érosion. Des diagnostics individuels à l’échelle des exploitations agricoles ont été réalisées pour identifier les dispositifs les plus pertinents à déployer (réduction des produits phytosanitaires, implantation de cultures favorables à l’eau, couverture annuelle du sol au printemps, mise en place de bandes fleuries...). Contractualisés sur 5 ans, de 2023 à 2027, ces paiements pour services environnementaux concernent déjà 99 agriculteurs et quelque 9 000 hectares.
Lauréat 2023 / Syndicat intercommunal d’aménagement de la Chiers et ses affluents
Au centre de Longuyon (5 400 habitants), la Crusnes est enserrée au milieu d’habitations, sa qualité dégradée par des rejets d’eaux usées non traitées et son fonctionnement hydromorphologique pénalisé. La réalisation des travaux d’assainissement a été le point de départ d’une réflexion globale autour de la rivière conduite par le Syndicat intercommunal en collaboration étroite avec la ville de Longuyon et le syndicat des eaux de Piennes. Deux ans de travaux ont été nécessaires pour la restauration écologique du cours d’eau. Elle s’est traduite par l’amélioration de sa qualité (suppression des 32 rejets des habitations), par la renaturation du cours d’eau (création de 400 ml de berges végétalisées, de frayères…), par l’amélioration de la continuité (suppression d’un seuil) et par la lutte contre les inondations (création de zones d’étalement, désimperméabilisation des sols). L’aspect paysager a également fait partie de la démarche avec l’aménagement de 2 places permettant aux riverains de profiter pleinement de ce nouveau cadre de vie tourné vers la rivière.
Lauréat 2023 / Communauté de communes de la Vallée de la Bruche et 4 associations foncières pastorales
A partir d’un paysage profondément dégradé par la déprise agricole et l’enrésinement forestier, la communauté de communes de la Vallée de la Bruche (regroupant 26 communes) a impulsé en 30 ans une politique d’actions en faveur des paysages. C’est avec l’appui de 4 associations foncières pastorales que des actions concrètes se sont développées en particulier dans le fond de vallée de la Bruche et de ses affluents. Ainsi sur plus de 80 hectares, associant plus de 210 propriétaires ont été menées des actions visant l’exploitation des secteurs boisés avec mise en valeur d’arbres champêtres, de bosquets, de la ripisylve le long de la Bruche, la remise en prairies des terrains boisés ou en friche, par la mise en œuvre de dessertes et travaux hydrauliques pour permettre une gestion pastorale. Aujourd’hui, cette portion de la Bruche revêt une grande importance pour la trame verte et bleue, offrant une mosaïque de milieux : milieux aquatiques, milieux semi-humides et humides, milieux intermédiaires et milieux forestiers. La pie-grièche écorcheur, le milan royal, les libellules ou autre criquet ensanglanté… sont régulièrement observés.
Coup de cœur 2023 / Conseil départemental de la Meuse
Le ruisseau d’Aulnois, affluent de la Meuse présentait sur la majeure partie de son linéaire un lit incisé en raison de sa rectification et de son absence de végétation. Ces éléments avaient pour conséquences de dégrader fortement la qualité écologique du milieu et de déstabiliser les berges sur près de 3 km le long de la route départementale n°8. Le Département de la Meuse et l’Agence départementale de l’aménagement de Commercy ont initié des travaux pour allier sécurité routière et préservation de l'environnement. Grâce à une acquisition foncière, le cours d’eau a été déplacé d'une vingtaine de mètres, des méandres créés ainsi que la reconstitution d’une ripisylve fonctionnelle. Ce cours d’eau a recouvré aujourd’hui un fonctionnement optimal.
Coup de cœur 2023 / Fromagerie l’Ermitage – Site de Bulgnéville (88)
Le site de Bulgnéville valorise chaque année 320 millions de litres de lait collectées en Grand Est pour la fabrication de fromages (munster, brie…). L’eau est la seconde matière première utilisée par l’industriel d’où une prise de conscience importante quant à sa préciosité et à la nécessité de l’économiser. Le renouvellement de son installation de production de froid sur le site a permis de supprimer l'utilisation de produits de traitement, et de rendre disponible 30 000 m3 d'eau issu du lait pouvant être utilisés sur d'autres équipements consommateurs en eau potable. L’industriel travaille à l’optimisation d’utilisation de cette quantité d’eau issue du lait (jusqu’à 85%) pour pouvoir alimenter les équipements compatibles en recréant ainsi un second réseau d'eau interne. C’est un plan d’investissement sur 5 ans qui se déploie.
Crédits photos : N. Leblanc - O. Toussaint - Le Républicain Lorrain/AERM