22 acteurs alsaciens s'engagent à préserver les prairies et valoriser l’élevage à l’herbe

Ce jeudi 3 juillet à Muttersholtz, l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, la Région Grand Est, le SDEA Alsace-Moselle, Colmar Agglomération et le PETR Sélestat Alsace Centrale ont officiellement signé le plan Herbe® Ried Vivant. Cette convention de partenariat (2025-2030) trace une feuille de route ambitieuse et collective pour enrayer la disparition des prairies et le déclin de l’élevage à l’herbe dans le Grand Ried d'Alsace. Autour d’eux, 17 acteurs - industriels, collectivités et partenaires de l’amont à l’aval des filières agricoles - sont engagés comme partenaires du programme. Tous partagent un même constat : l’urgence d’agir pour préserver un territoire d’exception et soutenir un modèle agricole résilient, écologique et économiquement viable.

Signature Plan Herbe

De gauche à droite : Marc HOELTZEL, DREAL Grand Est, Patrick BARBIER, vice-président du SDEA, Xavier MORVAN, directeur général de l'agence de l'eau Rhin-Meuse, Franck LEROY, président de la Région Grand Est, Alain MEYER, vice-président PETR Sélestat Alsace centrale et Benoit SCHLUSSEL, vice-président délégué à Colmar Agglomération.

Une stratégie collective, structurée autour de 4 ambitions fortes

Face à la disparition rapide des prairies dans le Ried d’Alsace Centrale, le plan Herbe® Ried Vivant propose un programme d’actions sur plusieurs années pour inverser cette tendance. Il vise à protéger les prairies existantes, encourager la création de nouvelles surfaces et améliorer leur qualité, tout en soutenant l’élevage à l’herbe dans ses aspects humains, écologiques et économiques.

Ce plan rassemble les acteurs autour de 4 objectifs principaux :
  1.  Préserver, développer l’élevage à l’herbe et le rendre attractif pour la pérennité des prairies ;
  2.  Accompagner par des dispositifs techniques et financiers les actions et projets individuels ou collectifs d’éleveurs du territoire ;
  3.  Construire des projets favorables au développement de modèles économiques viables pour la préservation des prairies et de la biodiversité floristiques et faunistiques de nos territoires ;
  4.  Favoriser l’expérimentation, la communication et le retour d’expériences pour essaimer les actions concrètes et vertueuses, tant sur le plan humain, écologique et économique.


Franck LEROY, Président de la Région Grand Est : « Préserver les prairies du Grand Ried, c’est préserver un patrimoine naturel unique, c’est aussi soutenir nos éleveurs, maintenir une activité économique ancrée dans les territoires, et répondre aux défis climatiques. Le plan Herbe® Ried Vivant est un bel exemple de mobilisation collective pour défendre une agriculture durable et des territoires vivants. La Région Grand Est est fière d’être pleinement engagée dans cette démarche aux côtés de ses partenaires. »

Xavier MORVAN, Directeur général de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse :

 Depuis plusieurs années, les instances de bassin et l’Agence de l’eau s’engagent avec conviction pour soutenir l’élevage herbager et préserver les prairies, un duo indissociable au service de la préservation de la qualité des ressources en eau et de la biodiversité. Grâce aux plans Herbe®, déployés à l’échelle du bassin Rhin-Meuse, l’Agence de l’eau propose un partenariat sur-mesure, agile et porteur, renforcé par un appui financier concret. »

Patrick BARBIER, Vice-président du SDEA en charge de la préservation des ressources : « Le SDEA travaille depuis plus d’une décennie à préserver et développer les prairies. Ces actions multi partenariales ont pour objectif de concilier une agriculture viable et pérenne, tout en protégeant durablement la qualité des ressources de nos territoires. Le plan Herbe® Ried Vivant nous permettra d’accompagner les acteurs au quotidien tout en communiquant et valorisant les effets positifs des zones prairiales ! »

Benoît SCHLUSSEL, Vice-président délégué de Colmar Agglomération : « L’herbe présente de nombreux intérêts pour le maintien de la qualité de l’eau et la préservation de la biodiversité. A travers son engagement dans le plan Herbe® Ried Vivant, Colmar Agglomération travaille notamment sur la valorisation des surfaces en herbe pour les développer et les maintenir dans les zones à enjeux sur son territoire. Une étude de faisabilité d’une filière foin à destination des éleveurs et des centres équestres a par exemple été lancée en partenariat avec la ville de Guémar (68). »

Alain MEYER, Vice-président du PETR Sélestat Alsace Centrale, en charge du projet alimentaire territorial : « Le territoire de notre projet alimentaire territorial issu du PETR Sélestat Alsace Centrale semble béni des dieux : éleveurs, maraîchers, viticulteurs et céréaliers s'y  côtoient entre Vosges et Rhin. Notre objectif est d'y créer plus de liens et de favoriser les réseaux de coopération, d'y susciter une production plus diversifiée, encore plus qualitative et plus saine. La reconquête de surfaces à dédier aux prairies fleuries et enherbées
sera un levier essentiel pour atteindre cet objectif.
»

Ce plan repose sur une gouvernance inclusive et opérationnelle, avec un comité de pilotage stratégique et un comité technique ouvert aux partenaires volontaires. Il s’accompagne d’un dispositif de suivi, d’indicateurs d’impact, et d’un engagement en faveur de la communication et de la valorisation des résultats.

17 partenaires ont déjà répondu présents : l’APAL, la FRCUMA, Alsace Nature, la commune de Muttersholtz, la chambre d’agriculture d’Alsace, Alsace Lait, la Collectivité européenne d’Alsace, la communauté de communes du Canton d’Erstein, la SAFER, Terre de Liens, la Ligue pour la protection des oiseaux, la ville de Sélestat, le conservatoire d’espaces naturels d’Alsace, SCIC Végétal Nord Est, la Maison de la nature du Ried, Bio en Grand Est et EARL Ferme Steglé.

L’élevage à l’herbe : un levier clé pour restaurer les prairies alsaciennes

Le Ried alsacien, zone humide emblématique d’Alsace, subit une pression croissante liée au recul massif des prairies. En quelques décennies, les prairies permanentes ont connu un fort déclin, passant de 13 835 à 4 667 hectares. Les prairies artificielles ont diminué de plus de 95 %, passant de 3 500 hectares en 1970 à seulement 161 hectares en 2010. Ce phénomène s’accompagne d’une transformation profonde du modèle agricole local : concentration des exploitations, essor des grandes cultures - notamment le maïs - et affaiblissement de l’élevage extensif. Cette évolution impacte directement la biodiversité locale tout en perturbant les cycles naturels de l’eau et du carbone. Pourtant, bien gérées, les prairies constituent d’excellents puits de carbone, améliorent la qualité de l’eau, contribuent à la régulation du climat et renforcent la souveraineté alimentaire locale.

La raréfaction des prairies reflète également les difficultés rencontrées par le secteur de l’élevage en Alsace, où plus de la moitié des éleveurs ont aujourd’hui plus de 55 ans. Le manque de renouvellement, la faible attractivité du métier, la précarité des revenus et la disparition progressive des outils de transformation freinent l’installation de nouvelles générations. Face à ces enjeux, le plan Herbe® Ried Vivant propose une nouvelle dynamique, en revalorisant l’élevage à l’herbe comme un levier essentiel de transition écologique, mais aussi comme une opportunité économique et territoriale. L’objectif est de renforcer la viabilité des systèmes herbagers tout en préservant les services écosystémiques indispensables rendus par les prairies.

Plan herbe
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