SENS 2027 : des actions concrètes pour préserver les ressources en eau en Alsace et dans le Sundgau

Les signataires de la convention SENS 2027 (État, dont l’agence de l’eau Rhin-Meuse, région Grand Est, SAGE Ill Nappe Rhin, chambre d’agriculture Alsace) et les partenaires associés, étaient réunis hier à Muttersholtz (67) pour un point d’étape, 18 mois après son lancement. Élus, techniciens, professionnels agricoles, représentants associatifs et services de l’État, ont partagé collectivement un bilan laissant entrevoir des changements de pratiques, en particulier sur les aires d’alimentation en eau des captages, zones prioritaires en termes d’actions.

 

Signée il y a 18 mois, la convention SENS 2027 joue pleinement la carte du collectif face à l’enjeu majeur de la préservation des ressources en eau, notamment vis-à-vis des produits phytosanitaires dans les nappes d’Alsace et du Sundgau.

Aux côtés des partenaires institutionnels, les acteurs du monde agricole - agriculteurs, professionnels, coopératives agricoles, industriels - et les collectivités se mobilisent activement autour des 51 captages prioritaires. Tous sont désormais concernés par des contrats de résultats territoriaux, dont la moitié a déjà été validée, le reste devant l’être d’ici fin 2025.

SENS 2027

Ces contrats pilotés avec conviction par les collectivités productrices d’eau fixent des objectifs ambitieux mais réalistes :

  • Moins 50 % d’utilisation d’herbicides,
  • 35 % de la surface agricole utilisée (SAU) en cultures à bas niveau d’impact pour les ressources en eau,
  • 20 % de la SAU en agriculture biologique.

Une approche sur-mesure, adaptée aux spécificités de chaque territoire, guide la démarche déclinée en diverses actions (voir ci-après).

Une tendance à l’amélioration de la qualité de l’eau des nappes

Au-delà de la protection des aires d’alimentation des captages, la convention SENS 2027 accorde une attention particulière à l’évolution de la qualité de l’eau des nappes d’Alsace et du Sundgau. Les derniers résultats de l’inventaire Ermès (novembre 2024) montrent que, si les objectifs ne sont pas encore atteints, des progrès ont été enregistrés.

Pour la nappe d’Alsace, la part des points de surveillance dépassant les seuils réglementaires en herbicides et métabolites (résidus de pesticides qui persistent longtemps dans les sols et les nappes) est passée de 48,4 % en 2019 à 36,1 % en 2024.

Pour les aquifères du Sundgau, cette proportion est passée de 69,4 % à 59,5 % sur la même période.

L’objectif fixé reste ambitieux : moins de 20 % de points non conformes. Les substances les plus problématiques identifiées demeurent les métabolites de la chloridazone, du S-métolachlore et l’atrazine, dont la persistance dans les milieux nécessite une vigilance renforcée. Ces molécules sont aujourd’hui interdites.

Tout l’enjeu consiste à ne pas reproduire des phénomènes de substitution et d’amplifier la dynamique sur les changements de systèmes intégrant les cultures à bas niveau d’impact (agriculture biologique, herbe, chanvre, miscanthus…).

SENS

Jacques WITKOWSKI, préfet de la région Grand Est

« La démarche SENS, à l’initiative de l’État, des acteurs économiques, et des collectivités locales, repose sur des opérations contractuelles ambitieuses et volontaires, en particulier avec le développement de cultures à bas niveau d’impact adossées à des filières. Cette démarche cohérente et globale à l’échelle de la nappe d’Alsace répond pleinement aux objectifs du plan Eau porté par le Gouvernement, en termes d’accompagnement de la transition agricole, en mobilisant tous les outils prévus, et en fédérant l’ensemble des acteurs concernés du territoire dans une démarche gagnant-gagnant au bénéfice de la ressource en eau. À cet égard, l’État encourage et soutient massivement le développement d’initiatives telles que le plan Herbe® Ried Vivant qui permet la préservation de la ressource en eau et le développement économique de filières agricoles ».

SENS

Odile UHLRICH-MALLET, présidente du SAGE Ill Nappe Rhin

« La convention SENS 2027 illustre notre volonté d’agir collectivement pour une eau de qualité.  La préservation de la nappe phréatique rhénane est un des enjeux prioritaires du SAGE Ill Nappe Rhin. Il est primordial que l’État, les collectivités, le SAGE Ill Nappe Rhin et le monde agricole avancent ensemble, des résultats sont d’ailleurs déjà visibles. C’est une démarche ambitieuse, pragmatique et territorialisée. Ensemble, poursuivons l’action avec ambition et responsabilité. »

SENS

Franck LEROY, président de la Région Grand Est

« La préservation de l’eau est un enjeu vital pour notre région. Avec la convention SENS 2027, la Région Grand Est agit concrètement aux côtés des agriculteurs, des collectivités et des acteurs locaux pour faire évoluer les pratiques. Moins d’herbicides, plus d’agriculture biologique et de cultures à faible impact : les résultats sont encourageants. Ce projet collectif montre que la transition est possible quand chacun prend ses responsabilités. »

SENS

Xavier MORVAN, directeur général de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse

« L’atteinte du bon état des eaux et la reconquête des captages d’eau potable figurent parmi les priorités majeures du nouveau programme d’intervention de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse. Nous réaffirmons notre engagement à soutenir financièrement les démarches qui contribuent à ces objectifs. La force du programme SENS 2027 réside dans sa capacité à fédérer les acteurs et à encourager l’innovation au service de la ressource en eau. »

SENS

Ange LOING, président chambre d’agriculture d’Alsace

« La Chambre d’Agriculture Alsace a été très active dans le premier partenariat ERMES et l’est tout autant dans ce second partenariat SENS. Nous sommes très engagés pour accompagner les agriculteurs dans l’adaptation de leurs pratiques et aussi pour le développement de nouvelles filières. Il est primordial d’avoir à disposition une diversité de solutions, qui réponde à la fois à l’enjeu de qualité de l’eau, mais aussi à celui de la performance économique des exploitations. »