A la pêche aux moules

Dans le cadre d’une campagne transfrontalière exceptionnelle de surveillance de la qualité des eaux, le bateau laboratoire Max Prüss a effectué 14 prélèvements de dreissènes (moules d’eau douce) dans les eaux de la Moselle française.

Face au défi des pollutions de toutes origines, l’Agence de l’eau Rhin-Meuse - chargée de surveiller le bon état de santé des milieux aquatiques du bassin - et ses homologues allemands et luxembourgeois se sont associés pour mener une campagne transfrontalière exceptionnelle.
Du 4 au 6 mai 2023, le bateau laboratoire Max Prüss appartenant au Land de Rhénanie-du Nord-Westphalie, a effectué des prélèvements de dreissènes dans les eaux de la Moselle française, en amont de ceux réalisés sur son cours international. Véritables bioindicateurs de l’état des eaux, ces moules zébrées d’eau douce permettront de révéler les éventuels polluants présents dans les cours d’eau, notamment la famille des HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) classés comme cancérigènes.

 

Max Pruss

Bateau laboratoire Max Prüss
© AERM/N. Leblanc

LE MAX PRÜSS, UN BATEAU LABORATOIRE POUR CONTRÔLER LA QUALITÉ DE L’EAU

Naviguant sur le Rhin et ses affluents ainsi que sur la Weser et les canaux d'Allemagne de l'Ouest, le Max Prüss est un véritable laboratoire flottant de 27 m2. Il est équipé de moyens de prélèvements adaptés à tous types de supports d’analyse (grappin, centrifugeuse) et dispose de nombreux appareils de mesure en continu permettant la préparation, l’analyse (température de l'eau, pH, conductivité électrique, teneur en oxygène et turbidité) et le stockage des échantillons.

Dans le cadre de la coopération transfrontalière exceptionnelle menée entre l’Agence de l’eau Rhin-Meuse et les Commissions Internationales pour la Protection de la Moselle et de la Sarre (CIPMS), le Max Prüss sillonne, durant 9 jours en mai, la Sarre et la Moselle, de l’embouchure dans le Rhin à Coblence jusqu’à la confluence avec la Meurthe à Nancy, pour prélever des dreissènes, petites moules d’eau douce. Avec l’appui d’équipes universitaires régionales françaises, les analyses effectuées sur les moules zébrées permettront d’évaluer de manière fiable la présence dans nos cours d’eau de certains polluants bioaccumulables (dont onze paramètres chimiques ciblés au niveau européen) et de tenter de déterminer les sources des pressions polluantes, notamment pour la famille des HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) classés comme cancérigènes.

Les résultats de ces prélèvements feront l’objet d’une évaluation commune transfrontalière puis, à l’instar de l’ensemble des données issues du dispositif de surveillance, seront rendus publics dès qu’ils auront été validés.

 Le travail de surveillance active mené par l’Agence de l’eau Rhin-Meuse et ses partenaires internationaux répond à un enjeu majeur dans la préservation de la ressource en eau, permettant d’engager la bonne action au bon endroit dans une logique d’efficience des financements publics. Il n’existe pas de politique de l’eau pertinente sans une surveillance efficace des milieux aquatiques » Marc Hoeltzel, Directeur général de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse.

> En savoir plus : lire le communiqué de presse

Monsieur Christ
© AERM/N. Leblanc

« Cet événement nous montre de manière exemplaire à quel point une coopération transfrontalière et partenariale est nécessaire. Tout comme l'eau ne s'arrête pas aux frontières nationales, les polluants de l'eau ne s'arrêtent pas non plus aux frontières. La directive-cadre européenne sur l'eau a créé des conditions interbassins pour des mesures de surveillance et de gestion transfrontalières »
Andreas Christ, Directeur de l’eau de Rhénanie-Palatinat

Petra BERG
© AERM/N. Leblanc

« En tant que riverain aval, le Land de Sarre dépend des mesures effectuées en amont. Nous sommes heureux de cette coopération internationale qui a déjà porté ses fruits : les pollutions ont diminué grâce aux multiples mesures mises en œuvre par nos partenaires au cours des dernières années. Nous devons désormais augmenter nos ambitions pour la Moselle afin d’aboutir à une eau saine et propre dans tous les pays riverains »
Petra Berg, Ministre en charge de l’environnement du Land de Sarre

André Weidenhaup
© AERM/N. Leblanc

« Nous faisons face à plusieurs problématiques majeures : celles de protéger les cours d’eau en réduisant les polluants existants et émergents et en facilitant leur adaptation au changement climatique afin de protéger la biodiversité. Nous remercions le Land de Rhénanie-du Nord-Westphalie d’avoir permis la mise en œuvre de cette coopération transfrontalière via la mise à disposition du bateau laboratoire Max Prüss »
André Weidenhaupt, premier conseiller du gouvernement du Luxembourg

Arnaud COCHET
© AERM/N. Leblanc

« Afin de préserver la qualité des eaux et retrouver un bon état de la ressource et des écosystèmes pour les générations futures, les efforts doivent être poursuivis tant en matière de prévention des nouvelles pollutions qu’en termes d’actions de diminution des rejets existants. Cette coopération transfrontalière, et notamment la mise en place d’un programme de surveillance commun, sont ainsi des outils indispensables qui nous permettent d’avoir une vision globale de la qualité des eaux et de son évolution »
Arnaud Cochet, préfet de Meurthe-et-Moselle