Comité de bassin : des progrès pour l’eau, et des défis environnementaux persistants

Réuni en séance plénière à l’ENGEES à Strasbourg (67), le Comité de bassin Rhin-Meuse a débattu de sujets structurants pour l’élaboration du futur plan de gestion des eaux.

Des progrès notables, mais des défis persistants pour la qualité de l’eau

Document socle devant être adopté en décembre 2025 par le Comité de bassin, l’état des lieux sur les eaux superficielle et souterraine livre ses premiers résultats. Il marque la première étape fondamentale du nouveau cycle de gestion en établissant un diagnostic permettant de fixer les objectifs environnementaux et les actions concrètes pour les atteindre. Entre 2013 et 2025, la part des masses d’eau (cours d’eau et lacs) en bon état écologique est passée de 19 % à 32 % soit une progression de plus de 10 points en douze ans. Le Comité de bassin a salué les progrès accomplis dans la réduction des polluants classiques, grâce à l’efficacité des politiques publiques en matière d’assainissement, de réduction des engrais phosphorés ou encore d’interdiction des produits phosphatés dans les lessives. Les indicateurs biologiques affichent eux aussi une progression, résultant des actions portées depuis plus de 25 ans en faveur de la restauration des cours d’eau. Des résultats encourageants sont également observés sur les nitrates et pesticides, lorsque les actions sont ambitieuses et coordonnées à l’image du programme SENS 2027, ou de la démarche Mad’in L’eau reine. Cependant les pressions sur les milieux aquatiques restent encore trop fortes et les substances toxiques demeurent un enjeu majeur. Le Comité de bassin appelle à renforcer les efforts, en mobilisant tous les leviers disponibles, et souligne la nécessité d’une cohérence entre les politiques publiques. Face au changement climatique, la prise en compte des principes du plan d’adaptation et d’atténuation du changement climatique pour les ressources en eau du bassin Rhin-Meuse est plus que jamais une priorité. L’intégralité des résultats sera présentée et soumise au vote début décembre.

Traitement des PFAS dans l’eau destinée à la consommation humaine : l’avis du Conseil scientifique

Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont utilisées depuis les années 50. Leur grande stabilité chimique, principalement due à la liaison carbone-fluor (C-F), confère aux PFAS une grande résistance thermique et chimique, les rendant très difficilement dégradables. En raison de cette stabilité, les PFAS sont présents dans les milieux aquatiques, terrestres ainsi que dans l’air.

 Les techniques de traitement pour les réduire ou les éliminer dans les eaux destinées à la consommation humaine existent

conclut le Conseil scientifique du Comité de bassin dans son avis, complémentaire à celui déjà rendu sur le traitement des métabolites de pesticides en mars 2023.

Une conclusion assortie de plusieurs points d’attention :

  • les techniques actuellement disponibles permettent de réduire les PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine sous la réserve de plusieurs étapes de traitement devant être dimensionnées et validées par rapport à la qualité de l’eau ;
  • le traitement et l’élimination des déchets issus de ces technologies vont impacter le coût d’exploitation notamment énergétique ;
  • l’installation de ces technologies et leur maintenance vont engendrer un coût supplémentaire qui va impacter très significativement la facture des consommateurs ;
  • ces adaptations de filières de traitement existantes doivent se réaliser dans le cadre d’une réflexion globale de traitement des micropolluants et non au cas par cas.

Enfin, « le Conseil scientifique insiste pour que les mesures curatives, comme celle du traitement des eaux destinées à la consommation humaine, s’intègrent dans un plan national et régional d’actions de réduction des sources de PFAS et d’autres contaminants chimiques permettant ainsi de diminuer les différentes expositions pour l’homme et les écosystèmes. »

Un plan d’adaptation au changement climatique pour le massif vosgien

Les membres du Comité de bassin ont pris connaissance des axes du plan d’adaptation au changement climatique établi pour le massif vosgien. Dès 2019, le Comité de bassin avait souhaité « dégager des pistes concrètes d’actions sur le volet eau/biodiversité pour enrichir le futur plan interrégional pour le massif des Vosges ».

 Les enjeux eau sont très importants. Il y a une vraie fragilité constatée sur le massif vosgien avec l’affaiblissement des réserves en eau »

a analysé Patricia Andriot, commissaire du Massif. C’est pourquoi cette priorité relève du deuxième axe du plan, intitulé « paysages et ressources naturelles, au fondement de l’écosystème territorial ».

Coopération internationale : le changement climatique comme fil rouge

Le Comité de bassin a validé la stratégie de coopération internationale des agences de l’eau, marquant ainsi son appui à la poursuite d’une action solidaire. Cette stratégie repose sur des principes forts parmi lesquels l’objectif d’atteinte du 1 % du budget dédié aux actions de coopération, la poursuite des coopérations institutionnelles, ou encore les partenariats au titre de l’aide publique au développement.

5 axes de travail pour le Parlement des jeunes pour l’eau

Cinq représentants du Parlement des jeunes pour l’eau, installé en novembre 2024, ont présenté les 5 axes de travail pour les mois à venir :

  • représenter la voix des jeunes et être une chambre d’échos pour les autres jeunes ;
  • dialoguer, échanger et débattre autour des enjeux de l’eau ;
  • apporter un regard neuf sur la politique de l’eau et être force de proposition, communiquer ;
  • rendre visible et valoriser l’engagement des jeunes pour l’eau ;
  • définir le fonctionnement interne du Parlement des jeunes pour l’eau pour une bonne mise en œuvre de la feuille de route et en assurer son suivi.

Audrey Bardot, présidente du Comité de bassin, a remercié les représentants pour leur travail, et leurs propositions.

 

Prochaine réunion du Comité de bassin élargi : 10 octobre 2025